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Le colloque de Prague avait pour ambition de proposer un nouvel état des recherches sur nos approches des différentes cultures archéologiques de l’âge du Fer en Europe centrale et occidentale, dans une aire qui est régulièrement, à tort ou à raison, en partie décrite comme « celtique »1. De l’échelle (micro-)régionale à l’échelle européenne, il s’agissait notamment d’interroger le degré de pertinence des groupes culturels aujourd’hui reconnus ou pressentis, mais aussi, plus largement, de poser la question de l’interprétation de ces ensembles archéologiques.
Le point de départ de nos réflexions tournait autour de la figure de Joseph Déchelette, qui, à l’orée du XXe s., découvrait les travaux de Josef Ladislav Píč au Hradiště de Stradonice et faisait alors un rapprochement avec ses propres recherches au Mont Beuvray. De là est née l’idée d’une culture matérielle laténienne standardisée et étendue à une large partie de l’Europe à la fin de l’âge du Fer. Cette « civilisation des oppida » a inspiré les archéologues suivants qui ont pensé les cultures successives de Hallstatt et de La Tène sur un mode unitaire, même si ce modèle est, depuis une vingtaine d’années au moins, remis en question.
À l’inverse, de la même manière que l’on a été amené à envisager l’unité de ces cultures archéologiques, certaines caractéristiques permettent aujourd’hui de discerner des variantes régionales internes, à différentes échelles géographiques, mais aussi l’existence de cultures hybrides ou originales, qui constituent autant de formes de diversité. Ces caractéristiques, ou marqueurs culturels, se manifestent de différentes manières dans le mobilier, les formes de l’habitat, les pratiques funéraires, l’organisation du territoire, etc.
Ce sont ces deux approches opposées – culture unitaire et étendue vs. variantes régionales à différentes échelles – qui nous ont amené à intituler le colloque « Unité et diversité du monde celtique ».
Il a ainsi été proposé aux communicants d’aborder le thème selon deux perspectives possibles. La première consistait en une approche par région ou par groupe régional. Il s’agissait alors, à l’échelle de chaque entité culturelle considérée, de montrer ce qui caractérise cette entité, ce qui la distingue de celles alentour, mais aussi ce qu’elle partage avec d’autres groupes :
La seconde approche se voulait thématique. Il s’agissait d’adopter une vision large, si possible à l’échelle européenne, du thème d’étude de chaque communicant ou groupe de communicants. L’idée sous-jacente était de proposer des comparaisons et confrontations entre groupes régionaux, d’interroger l’existence de réseaux supra-régionaux, mais aussi de montrer la diversité et les discordances des cas de figure, que ce soit archéologiquement ou en termes de traditions de recherche et de méthodes employées. Plusieurs thématiques et questions pouvaient être envisagées :
1 Le terme « celtique », sans guillemets dans le titre du colloque, avait essentiellement été choisi par commodité de langage et pour sa brièveté, et ce même si les organisateurs étaient bien conscients du caractère équivoque de cette formulation – notamment lorsqu’elle est mise en lien avec la culture matérielle.
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